Des milliers de chants d’hirondelles…
Une vue panoramique sur les collines verdoyantes environnantes…
« L’ancien référent de secteur de la LPO nous a dit que nous avions probablement la première ou seconde plus grosse concentration en hirondelles du département« , nous dit Katia Stachowicz.
Joëlle, une adhérente aux Croqueurs de Pommes : « Mes parents ont une maison en Isère où il y avait beaucoup d’hirondelles, mais pas autant qu’ici ! Depuis qu’ils ont refait les façades, elles sont parties« .
Pascal, le mari de Katia : « Quand nous ferons des travaux de toiture ou de façade, nous risquons d’enlever les nids. Nous avons construit avec les enfants de nouveaux nids avec une trame en grillage fin, très solides dans le temps, qui ont tout de suite été adoptés par les hirondelles. Cela nous rassure pour les travaux à venir car nous pourrons procéder de la même manière pour replacer chaque nid décollé pour assurer le retour de la colonie au printemps suivant. «
C’est par une belle journée d’été qu’une dizaine de CROQUEURS de pommes® du verger Saint-Genois ont rendu visite à leurs amis et adhérents de l’écolieu MagnyÉthique qui siège au château de Magny sur la commune de Cublize, un petit village niché dans la vallée du Rhins (parallèle à celle de l’Azergues), à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon.
Le lieu et son histoire
Des recherches sur le château de Magny ont permis de découvrir qu’une maison-forte existait déjà au treizième siècle.
Changeant successivement de propriétaires au cours des siècles, il devient finalement au vingtième siècle une colonie de vacances CFDT de la ville de Lyon. Un partenariat avec l’association du village « Cublize et son histoire » permet actuellement de faire des recherches sur la période où le château a été sanatorium pour enfants tuberculeux au 19ème siècle, en passant par les colonies de vacances. Les journées du patrimoine 2025 se tiendront pendant deux jours sur place.
C’est au printemps 2019 qu’il devient un écolieu, c’est à dire un endroit où vont se développer des valeurs écologiques et sociales.
L’écolieu Magny’Ethique
C’est un projet global dont les piliers trouvent leur fondement dans la permaculture, aussi bien sociale qu’agricole.
Vont être favorisés la mixité, la coopération et la cohésion des systèmes.
11 foyers vivent aujourd’hui sur le centre : 19 adultes et 13 enfants, de tout âge, de toute origine.
La capacité visée est de 14 foyers.
Achetés en juin 2019 par 4 foyers, les habitants commencent à aménager les 8 hectares de prairies entourant le château en un espace agroécologique destiné à atteindre une certaine résilience alimentaire et à prendre soin de l’environnement.
Il y a plusieurs résurgences, une source, un puits, une boutasse, et une cuve enterrée de 140m3 pour la récupération des eaux de pluie des toitures.
Après un design permacole (étude de la propriété) et plusieurs formations en permaculture suivies auprès de PermaLab en 2019, 2020 et 2023 pour former la majorité des habitants, un jardin maraîcher a été aménagé.
Serre à demi enterrée, 3 bassins de phyto-épuration pour le traitement des eaux grises, et une magnifique terrasse de tilleuls multicentenaires sous laquelle nous partagerons un délicieux déjeuner…
Le jardin
Aménagé sur l’ancien manège à chevaux, il bénéficie d’une surface plane et sablonneuse.
Collectif au début, il est aujourd’hui géré en parcelles individuelles.
Il est mené suivant les principes de la permaculture, de l’agroforesterie, du maraichage sur sol vivant (jamais de labours ni de travail mécanique ou manuel des sols).
Les actions pour favoriser la biodiversité sont :
- La fauche raisonnée,
- Le mélange de cultures,
- L’aménagement de pierriers, creusés sur 60 à 80 cm, remplis de bois morts, de roches, de compost et de fumier, puis recouverts de terre, et plantés de plantes aromatiques aimant la chaleur. Au centre de chacun d’entre eux, un perchoir permettant aux rapaces de venir chasser au coeur du jardin. Les murets accueillent reptiles et amphibiens qui viennent réguler les populations de limaces et rongeurs
- L’aménagement de haies sèches constituées de coupes de genêts, pruneliers, ronces et autres broussailles afin de contenir les friches laissées sauvages et de servir d’abris et de nichoirs pour la biodiversité…
Lors de notre visite, deux autres couples, des voisins, ayant suivi les enseignements en permaculture de Katia étaient présents.
« Ce qu’il y a d’important pour moi, dit Michel, c’est la transmission. Katia et les autres personnes de MagnyÉthique nous ont apporté un autre regard sur l’agriculture, sur la nature « .
Une tour énergétique dite aussi Tour Irlandaise, construction notamment de basalte, permet de canaliser les énergies sur l’ensemble du jardin-forêt. Elle est basée sur le principe du paramagnétisme et permet de favoriser la fertilité, la santé et la productivité du potager. Elle a été installée par Hervé Jolivet.
A côté, une mare qui recueille les eaux de pluie a été creusée et aménagée avec l’aide de la LPO en automne dernier. Il s’agit de l’une des trois mares destinées notamment à favoriser la consolidation d’une population de crapauds, les « sonneur à ventre jaune ». Elle sera également favorable aux amphibiens nombreux dans le secteur et apportera de l’humidité ambiante à l’environnement.
Le verger de production
Juste à côté, sur deux parcelles exposées sud-sud-ouest, 80 arbres fruitiers ont été plantés, provenant des pépinières locales du Jardin Comestible de Valentine Prinet, de Alti Pep à Chalmazel, et de Christophe Delay à Estranblin près de Vienne.
En plus des familles habituelles de fruitiers, on trouve au cœur du potager des arbres destinés à créer de l’ombrage sur les principes du jardin-forêt, tels que des Caragagniers, ou des Grenadiers.
Les traitements faits au verger se limitent à la dispersion de LiFoFer (Litière Forestière Fermentée)
Le verger conservatoire
Sur deux coteaux exposés plein Est, ont été plantés 113 espèces différentes de variétés anciennes de fruitiers autour de deux autres mares creusées avec la LPO et d’une autre mare plus ancienne entretenue par les habitants. Elles vont être complétées par un bassin de récupération des eaux de pluie provenant des 250m2 de toiture et qui permettra d’irriguer si nécessaire, les baissières sur lesquelles ont été plantées les guildes fruitières. Ces guildes ont bénéficié de toute une conception hydrologique basée sur les principes de l’Hydrologie Régénérative (formation en ligne des Alvéoles).
Ces travaux ont pu être en partie réalisés grâce aux Fonds Germes, un fonds d’économie solidaire lié à la NEF, destiné à soutenir l’économie fraternelle.
L’objectif final est multiple, tant écologique que social, et répond à un idéal pour l’avenir :
- animer sur le lieu des ateliers de sensibilisation à la biodiversité et des formations notamment à la permaculture,
- nourrir les personnes de passage à moindre coût (pour permettre à tous de participer, quelque soit leurs accès à l’argent et développer ainsi le prix libre)
- fournir des greffons de variétés végétales rares et anciennes pour les protéger pour les perpétuer
« Nous avons le même engagement en faveur de la biodiversité pour la faune. Depuis juillet 2020, l’écolieu est refuge LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). Le long travail de reconnaissance floristique et faunique mené sur les terrains a été complété cette année par les 24h de la biodiversité auxquelles ont participé 18 naturalistes, et qui ont permis d’identifier les nombreuses espèces présentes dont plus de 400 variétés, rien que sur un week-end de mai.
Cette action devrait être reconduite les années prochaines en couvrant également d’autres périodes. Celà permettra de mieux connaître la faune et la flore des terrains ainsi que de mettre en œuvre des actions de préservation, voire de favoriser l’installation sur les terrains d’espèces en danger (oiseaux, insectes, reptiles, batraciens etc.). Nous souhaitons profiter du lieu et de sa richesse pour y animer des ateliers de sensibilisation à la biodiversité » nous explique Katia.
« Notre raison d’être est de partager un lieu de vie intégré à son environnement, rêver et co-construire son écosystème résilient et ouvert. »
Katia Stachowicz vient de créer L’herbier d’Agapé, une activité au cœur d’une aventure humaine et naturaliste, où santé et respect du vivant s’entrelacent.
C’est dans un élan plein d’espoir, de fraternité, de partage et d’optimisme que nous avons quitté bien à regret, les formidables géniteurs de ce lieu porteur de valeurs humaines et sociales rares mais ô combien précieuses de nos jours.
Merci Katia, Pascal, Agnès, Guillaume, Claire… et à tous les autres acteurs de MagnyÉthique.
Vous avez là un magnifique projet auquel les CROQUEURS de pommes® du verger Saint-Genois sont heureux d’avoir un petit peu participé.
Bonne route sur le chemin de la résilience !
Le fonds Germes
Créé par l'association La NEF, le Fonds de dotation " Germes d'économie fraternelle " a centré son action initiale sur les domaines de l'éducation et de l'agriculture.
Il est ouvert aujourd'hui à toutes les initiatives visant à développer des modèles économiques solidaires et respectueux de l'environnement.
En épargnant à la NEF, vous pouvez soutenir des projets qui prônent la transition écologique et sociale de notre société.
Livret NEF, Compte à terme... une banque pas comme les après.
Plus d'informations sur www.lanef.com
En donnant au Fonds Germes, vous favorisez des projets d'économie fraternelle.
En 22 ans, 380 projets, 1,5 millions de dons.
Vous pouvez aussi solliciter un financement du Fonds.http://www.fonds-germes.org
LIFOFER (Litière Forestière Fermentée)
La Lifofer est une alternative agroécologique aux intrants de synthèse.
Elle se compose de son d'avoine ou de blé, de mélasse, de petit lait, et de mycorhizes (micro-organismes provenant des sols des forêts alentours) que l'on laisse fermenter en anaérobie (sans air) et que l'on pulvérise avant l'ouverture des bourgeons.
Elle permet aux micro-organismes de prendre la niche écologique, d'améliorer la structure du sol, de favoriser la germination et la fructification, d'éviter le feu bactérien sur les troncs.
Plus d'informations sur https://terre-humanisme.org/project/lff/